asiandramas

Même si Nice Guy est dans l'ensemble franchement moyen, même si le drama a des grosses failles et aurait pu être tellement mieux, c’est pour moi un drama inoubliable rien que pour cette réalisation de maître et cette bande-son fabuleuse : cette OST intrumentale s’est définitivement installée parmi mes OST favorites de tous les temps.

La réalisation est une réussite absolue : il y a un tel soin accordé à la mise en scène que même sans l'histoire, sans les dialogues, j'aurais très bien pu m'enfiler le drama rien que pour le plaisir des yeux et des oreilles. Le choix des plans et des musiques est excellent et le drama parle avec ses images. Tellement de choses -explicites ou implicites- passent par les images et cela apporte énormément de signification à des scènes où il ne se passe rien en soi. Un bel exemple que j'ai en tête est la scène "Ain't No Sunshine" de l'épisode 4, une scène particulièrement belle –et remplie de sens malgré l’absence totale de dialogue- que je me suis repassée plusieurs fois pendant mon visionnage et maintenant encore, il m’arrive de me la refaire de temps en temps juste pour le plaisir ^^
 

Allez je vous la mets parce qu'elle est vraiment trop stylée ~
Episode 4 - Scène "Ain't No Sunshine" (No spoilers)

L'écriture
J’ai trouve la première moitié du drama vraiment grandiose. Une mise en scène qui dépasse toutes mes espérances, une vengeance passionnante qui se construit au milieu de personnages captivants.

Nice Guy bénéficie d’une écriture particulièrement soignée, autant sur le fond que sur la forme. Même si la seconde moitié prend une tournure foireuse, j’ai follement accroché dès le premier épisode, j’ai suivi avec tension l’évolution de Ma Ru, et je mourrais d’envie de voir comment le puzzle de sa vengeance allait se construire. J’ai particulièrement aimé la mise en scène du drama, notamment les scènes qui nous sont montrées sous plusieurs angles selon les personnages. Le drama n’a cessé de me tenir en haleine et me surprendre (certains coups de théâtre étaient mémorables !) tandis que les dialogues étaient de toute beauté et remplis de signification.

LES POINTS FAIBLES

La seconde moitié

Si j’ai passé la première moitié de ce drama à me demander régulièrement comment un drama pouvait être aussi génialissime, malheureusement, par la suite le drama tombe en chute libre pour s’écraser en beauté à la fin. Tout particulièrement les 4-5 derniers épisodes que j’ai suivi avec tellement peu d’investissement que je me souviens à peine de ce qu’il s’y passe. Toute la seconde partie peut se résumer en une phrase : un pas en avant, trois pas en arrière. On a l’illusion que l’histoire avance pour se rendre compte finalement qu’on n’a pas bougé d’un pouce, non en fait on a même régressé. Tout ce qui faisait le charme de la première moitié –à savoir Seo Eun Gi, la construction de la vengeance, la romance qui prend forme- s’est évaporé pour laisser place à deux personnages qui s’aiment mais sont incapables de le faire de la bonne manière, résultant en une marée de tourments et d’hésitations qui pèsent sur le coeur et font presque mal à voir.

La fin

Et cette fin ! Je pensais que les derniers épisodes se contenteraient d’être mauvais mais je ne pensais pas qu’on toucherait autant le fond avec cette fin. J’aurais voulu que le drama s’achève sur la scène du lampadaire -si vous voyez de laquelle je parle- parce que tout ce qui vient après m’a juste paru être un total concentré de WTF que j’aurais préféré ne jamais voir. [SPOILERS FIN] Je suis d’accord qu’après tous les tourments que Ma Ru a vécu, il mérite vraiment un happy ending mais cette fin… Elle balaye d’un revers de main tous les évènements passés et semble forcer un happy ending qui n’a pas lieu d’être. [/SPOILERS FIN]

LES PERSONNAGES

Song Joong Ki livre une prestation exceptionnelle de Kang Ma Ru. Même si le personnage en lui-même me laisse un ressenti contradictoire, le travail de l’acteur réussit à le rendre inoubliable. Song Joong Ki a définitivement tapé fort en 2012 entre Nice Guy et sa bouleversante prestation dans le film A Werewolf Boy.
A vrai dire, je n'ai jamais été très emballée par ce personnage, y compris dans la première moitié. Je ne saurais pas mettre le doigt sur ce qui ne va pas parce que côté jeu d'acteur, Song Joong Ki est irréprochable. Non, c'est du côté de l'écriture de ce personnage que ça bloque. Avec un titre pareil (pour rappel du titre complet : No Such Thing As Nice Guys), je m'attendais vraiment à un anti-héros, le genre de héros fascinant dont on ne sait jamais quoi penser, qu'on aime autant qu'on déteste. Or, ce n'est pas le cas : je n'ai vu en Kang Ma Ru qu'un homme profondément "nice" qui tente maladroitement d'être anti-nice, et un noble idiot par dessus le marché : finalement ça m'a plus faite soupirer qu'autre chose.
A part ce constant sentiment de fausseté dans son personnage, j'ai beaucoup aimé suivre sa vengeance. Un homme profondément bon et attachant qu’on voit tomber au fond du gouffre et tenter désespérément de remonter à la surface. J’étais impliquée dans son histoire, passionnée par sa vengeance, mais paradoxalement il y avait quelque chose qui ne passait pas : il y a une telle froideur dans son personnage qu’il est impossible de s’y attacher vraiment.
Tout le drama a ce problème : il y a une distance dans la façon de traiter les choses qui repousse le spectateur derrière une barrière. Tout est froid et distant, on ne ressent à aucun moment une proximité avec les personnages, or s’attacher aux personnages est une condition absolument nécessaire pour pleinement apprécier un drama. Tout est mis en scène telle une représentation que le spectateur est contraint d’observer de loin : on a beau aimer les personnages, difficile de s’y attacher réellement, ce qui fait qu’une fois le drama achevé, on n’en garde qu’un lointain souvenir distant et impersonnel.
A vrai dire j’avais souvent du mal à comprendre les agissements de Ma Ru. Que ce soit dans sa vengeance ou dans la romance, ses motivations et sa manière de procéder m’ont parfois laissée perplexe. La scène la plus incompréhensible pour moi reste celle de l’accident (au milieu du drama) : que ce soit Ma Ru ou Eun Gi, je n’ai juste pas compris le pourquoi du comment de cette scène.
 

Pour ce qui est de l’héroïne Seo Eun Gi, c’est une véritable déception malgré la bonne prestation de Moon Chae Won. Déception d’autant plus grande que son personnage partait tellement bien que la chute n’en a été que plus fracassante.
Eun Gi, dans la première moitié du drama, est une héroïne comme on a toujours inconsciemment rêvé d’en voir une : inflexible, pleine de repartie et qui balance des répliques cinglantes avec une froideur impitoyable. Ses confrontations avec Han Jae Hee et son père étaient explosives et j’en venais à retenir mon souffle à chacune de leurs scènes.
Mais voila, il a fallu que la tournure de la seconde moitié gâche tout ce qui faisait le charme de ce personnage : avec sa perte de mémoire (je ne pense pas spoiler en disant ça, c’est écrit dans tous les synopsis), elle devient une femme tout ce qu’il y a de plus fragile et innocente, telle un poussin tout juste sorti de son oeuf et qui s’accroche naïvement à Ma Ru qui fait tout à sa place : définitivement frustrant quand on pense à la femme de caractère qu’elle était au début.

Du coup, avec deux personnages qui me laissent autant de marbre, difficile d’adhérer à la romance. Romance qui, dès le départ, est construite sur le mensonge et la froideur. La romance est d’autant plus frustrante dans la seconde moitié : les personnages se font volontairement du mal et c’est une torture pour le spectateur de les voir se torturer eux-mêmes. Je n’ai jamais ressenti aucune émotion, aucune alchimie ni aucune complicité dans cette romance dont le développement ne cesse de piétiner sur place.
 

Finalement, parmi le triangle principal, le seul personnage auquel j’ai pleinement adhéré est Han Jae Hee. Un personnage qu’on a tantôt envie d’étrangler, tantôt envie de comprendre, mais qui va toujours vers l’avant, toujours en train d’évoluer, contrairement aux deux autres qui ne cessent de faire un pas en avant pour en faire 3 en arrière. Et surtout dans la seconde moitié, son personnage ne cesse de prendre de l’épaisseur, et même si elle reste toujours “la méchante”, on ne peut s’empêcher de l’apprécier de plus en plus. Et puis c’est rare que ça me frappe autant : Park Si Yeon est d’une beauté extraordinaire dans ce drama. Un charisme inégalé qui écrase totalement le reste des personnages. Elle ne m’avait jamais réellement marquée précédemment (My Girl, A Man’s Story) mais là, elle était vraiment fabuleuse.
 

J’ai également eu une étrange affection pour Ahn Min Young joué par Kim Tae Hoon. Allez savoir pourquoi, j'ai un faible inexplicable pour cet acteur depuis Operation Proposal ^^ Donc je me suis mise en tête que j'allais l'apprécier et je l'ai vraiment apprécié, même si son personnage est loin d'être le plus sympathique du lot. Mais comme Han Jae Hee, il dégage une aura intense, presque enivrante qui lui donne un charisme fou. J’aime beaucoup la relation très vraie qu’il partage avec Jae Hee. Ils n’ont pas besoin de jouer un rôle lorsqu’ils sont ensembles, chacun sait exactement ce que l’autre pense, ce que l’autre veut.
 

Je ne garde qu'un vague souvenir des autres personnages secondaires. Je me souviens avoir été très exaspérée par Kang Choco (Lee Yoo Bi) et Jae Gil (Lee Kwang Soo) dans les premiers épisodes mais heureusement, ils deviennent très attachants au fur et à mesure que le drama avance.

Mention spéciale au personnage le plus sympathique de tout le drama : Lee Sang Yeob dans le rôle de l'avocat Park Joon Ha. En plus d’être d’un choupisme absolu, ce personnage est vraiment adorable et touchant dans sa façon de toujours soutenir Eun Gi dans l'ombre. Pendant tout le drama je voulais absolument qu’Eun Gi finisse avec lui parce qu’il le méritait vraiment et à la place elle s’accroche naïvement à Ma Ru => comprenez mon désespoir -_-'

 

Un drama en somme très contradictoire : les personnages sont géniaux mais à la fois, ils ne le sont pas. Leurs relations mutuelles sont passionnantes et en même temps il y a une constante froideur entre eux. Le drama est captivant mais il y une distance qui empêche le spectateur de s’y impliquer pleinement. Et après avoir suivi la première moitié avec le sang bouillonnant tellement c'était grandiose, la mauvaise tournure de la seconde moitié n’en a été que plus difficile (et puis cette fin…! Qu’on l’efface de ma mémoire). Au final, je ne garde de ce drama qu'un souvenir relativement flou -bon nombre de souvenirs m'ont déjà filé entre les doigts.

Cependant, le drama bénéficie d’une réalisation des plus classes et réussies qui font que Nice Guy est pour moi un drama particulièrement inoubliable à forte valeur sentimentale. La bande-son est fabuleuse avec une OST instrumentale à se damner (j'ai le sang qui bouillonne à chaque fois que j'écoute les splendides morceaux "Lonely", Change" ou "Bueno Hombre") et même les chansons hors-OST sont superbement choisies : “Ain’t No Sunshine” et “San Francisco” font maintenant durablement partie de ma playlist ^^ En conclusion, avec cette seconde partie décevante, Nice Guy n’est pas un drama que je recommande particulièrement… sauf si comme moi, vous portez une indescriptible affection pour les dramas de Lee Kyung Hee (et leurs OST !).