Période de diffusion : 30 mai - 06 septembre 2012
Episodes : 28 (70 min)
Genre : Romance, action, drame, époque
Taux d'audience moyen : 18%
Casting :
Joo Won as Lee Kang To
Park Ki Wong as Kimura Shunji
Jin Se Yun as Oh Mok Dan
Ahn Chae Ah as Ueno Rie
Ahn Hyung Joon as Katsuyama
Visionner directement en VOSTA ici : *** (complet)
~ L'histoire ~
Gaksital est un célèbre manwha se déroulant dans les année 30, durant l'occupation japonaise.
Lee Kang To est un officier de la police japonaise, il est le démon sur la route de l'enfer, il est le coréen qui a tourné le dos à sa patrie. Son frère est arriéré depuis un accident de guerre, sa mère a honte de lui, et son objectif est simple : attraper Gaksital, le mystérieux défenseur du peuple (nommé ainsi car il porte le masque de théâtre traditionnellement réservé au rôle de la mariée dans les pièces). Sa conscience, Kimura Shunji, son meilleur ami, le tempère dans sa quête obsessionnelle du justicier. Surtout lorsque son chemin croise la route d'Oh Mok Dan, une jeune acrobate illusionniste au tempérament de feu.
Mais le masque n'est jamais figé. Et Gaksital reste insaisissable...
~ Mon avis ~
10/10
Vingt-huit épisodes en trois jours. Je crois que ça indique déjà quelque chose de mon ressenti du drama.
Quelle aventure ! Quelle histoire ! J'ai la sensation d'un vide monstrueux depuis que je l'ai fini, comme depuis la fin d'Answer Me 1997 d'ailleurs. Il faut dire : impossible de s'investir autant et d'en ressortir indemne.
On m’en avait parlé. On m’avait prévenue. Du coup, j’ai mis un peu de temps avant de m’y mettre, j’avais peur de me lancer en attendant trop, et puis je crois qu’il faut être mentalement prêt à regarder un drama addictif de 28 épisodes parce que ça prend du temps et consume de l’énergie. Et puis, j’ai vu le MV de Creuh-vette et j’ai craqué. C’est un peu le problème des bons MV avec une bonne musique et sans spoils : ils mettent l’eau à la bouche et après ça, s’en est fini de votre week end. Mais je ne regrette rien ^^
En effet, l’histoire de ce drama fait plus des deux tiers de la force du drama. Elle vous prend à la gorge, et surtout au cerveau.
Impossible de penser à autre chose, impossible de s’arrêter entre deux épisodes parce que l’intrigue tient votre curiosité entre ses griffes et refuse de lâcher. Ce parallèle entre le contexte historique, l’histoire policière, celle de Gaksital, les romances, les relations familiales, les liens, qui s’entrelacent et se détachent, les actions qui provoquent des réactions en chaînes… disons qu’on sent le manwha à l’œuvre derrière les rouages du scénario. La richesse de détails, des décors, des situations, des psychologies est bien plus développée que dans un drama de base.
Sur ce point, Gaksital n’était pas sans rappeler Tamnra The Island, les faiblesses relationnelles et du casting en moins. Je ne sais même pas par où commencer pour en parler ! En fait, je ne peux pas parler de l’histoire sans faire de spoils, et essayer d’attaquer le monstre qu’est la complexité de toutes ces intrigues qui s’emmêlent pendant 28 heures de séries, c’est un peu comme analyser le moindre coup de pinceau d’un immense tableau impressionniste.
D'ailleurs, la réalisation est tellement soignée, esthétique ! Les scènes de combat sont d'une qualité incroyable pour du petit écran. Le réalisme est saisissant et j'ai beaucoup apprécié le travail fait sur les chorégraphies. Chaque personnage a un style très particulier. Je ne suis pas une spécialiste, mais je dirais que visuellement, ça se joue entre taekwondo pour Gaksital, karaté et kendo pour les japonais, et utilisations d’acrobaties et de souplesse pour Mok Dan. Le décalage entre les arts martiaux et les armes est aussi redoutablement orchestré.
De manière générale, le parallèle entre cette Corée vaguement archaïque qui sort d'un Joseon confucianiste et de cette culture japonaise occidentalisante et modernisante est extrêmement bien mis en scène. Les décors sont splendides – le club « Angel » tout particulièrement. Il y a un réalisme et une force, une marque dans chacun d’entre eux qui contribue a vraiment faire vivre l’univers. Un souci du détail qui permet de rendre la complexité du drama.
Néanmoins, c’est dans les personnages que réside le génie du drama.
Dans le rôle de Lee Kang To, Joo Won livre une performance exceptionnelle. Il avait volé la vedette à Yoon Shi Yoon dans Baker Kim Tak Goo à mes yeux, et j’étais contente de voir qu’il était au casting. Résultat, je me suis enfilé les 58 épisodes d’Ojakgyo Brothers (et même le week-end-drama qu’il choisit de faire est l’un des rares qui ait convaincu même les plus sceptiques), je connais son parcours d’acteur par cœur – pas très dur il faut dire, il n’a que 3 drama au compteur, tous des hits dans lesquels sa performance a été applaudie et dans lesquels il n’a que des premiers rôles – et je me demande vraiment comment je vais pouvoir tenir jusqu’à la diffusion de son prochain drama.
Pour décrire sa performance et sa classe, et la profondeur de son personnage, le génie de ses mimiques, l’interprétation de son caractère, j’en suis réduite à de vague onomatopées ou à me tenir devant vous, la bouche ouverte, les mains en suspens sur le clavier. Il est brillant. Ses scènes sont sans failles. Il rejoint mon top 3 aux côtés de Yoo Seung Ho et Kim So Hyun – et Im Joo Wan. Et plus jamais je n’entendrais « Bingo » de la même manière. Et s’il n’y avait que son talent… mais en plus, son personnage est extraordinaire. Tellement complexe, construit. Lee Kang To est juste tellement humain dans ce qu’il se tient dans une zone complètement grise, entre bien et mal, ni jamais vraiment dans l’un, ni dans l’autre. Simultanément égoïste et désintéressé, aussi irrationnel que calculateur, autant capable de vengeance que de justice, il est toujours dans le paradoxe tout en se restant fidèle.
Ce drama n’aurait pas eu le même impact avec un autre acteur que Joo Won et ça suffit à faire la différence.
Ceci dit, loin d’éclipser les autres personnages, il leur permet de briller. Park Ki Wong est quasiment aussi exceptionnel dans le peau de Kimura Shunji. En véritable alter-égo de Lee Kang To, Shunji vogue lui aussi parmi les genres, entre comique, pathétique, tragique, romantique, lyrique, tortionnaire. Son évolution est remarquable, même s’il y a vraiment des scènes à fendre le cœur, parce qu’elle est autant physique que morale. Notamment lorsque la colère ou la haine déforment son visage, lorsque ses actes déforment sa conscience et ses valeurs morales.
Quant à la fin réservée à Shunji, sans entrer dans les détails, je l’ai trouvée parfaite. Oh, elles le sont toutes, mais la sienne est vraiment… je n’en dis pas plus.
Bien entendu, ces deux personnages masculins tournent autour de deux personnages féminins, parce que bien qu’on sorte des sentiers battus, Gaksital reste un drama – on ne refera pas les coréens ^^.
D’abord, Oh Mok Dan, très bien interprétée par la jeune actrice Jin Se Yun, quoique de façon un peu fade. Artiste de cirque à l’esprit révolutionnaire, elle est la fille d’un des leaders de l’indépendance. Bien qu’elle soit vraiment un bon personnage, bien écrit et intéressant, Oh Mok Dan trouve cependant plus d’intérêt dans le drama dans son influence sur les autres personnages et ce qu’elle provoque qu’en elle-même.
C’est plutôt logique compte tenu de son caractère : fidèle à ceux qu’elle aime, fidèle à ses valeurs, sans peurs, animée d’un esprit et d’une volonté de feu, elle est indomptée et indomptable. A l’inverse de tous les personnages et à contre-courant avec tout le drama, elle est un personnage tranché, à l’unique visage. Elle ne se déguise pas, elle n’est pas dans l’ambiguïté. Elle est simple là où tous les autres sont multiples.
Celle qui aura été majestueuse, c’est Lala, a.k.a. Ueno Rie. Le jeu de Han Chae Ah est puissant, humain, contenu, renversant. Ce personnage est sensationnel, son identité perpétuellement double, son masque toujours contradictoire avec le précédent. J’ai adoré qu’elle parvienne à être incroyablement vraie malgré tous ces faux semblants. La complexité du personnage, sa quête d’identité, de reconnaissance, de pouvoir, contrebalance joliment avec sa sensibilité et son besoin d’être aimée pour ce qu’elle est. Sa relation avec Kang To avait vraiment ses scènes, mais j’ai préféré celle qu’elle avait Shunji, que j’ai trouvée d’une certaine façon beaucoup plus profonde et honnête.
J’aurais voulu m’arrêter sur tous les personnages, car aucun des personnages secondaire n’était laissé de côté. Que ce soit les politiques, les officiers de police, la troupe du cirque, le peuple – et les badauds du marché -, que ce soit les membres de la résistance, ceux de Kishokai, ou encore tout le beau monde du club « Angel ». Qu’on les aime ou les haïsse, ils font tous partie de cet univers, et il est impossible de les oublier.
L’OST est, de plus, parfaite, ou presque. Elle se fond à l’image, l’accompagne à merveille, et les instrumentales étaient vraiment réussies. "Judgement Day" de Joo Won et Le Jung Hyun est splendide, "Holy" aussi. Ces deux chansons sont très originales et remarquables, vraiment. Après, dans le plus classique, mais du bon classique, on a "You In my Arms" par Bohemian et "Goodbye Day" par Ulala Session dont la présence est passé (pour moi) relativement innaperçue, sauf dans une scène, où Shunji pleure dans voiture il me semble, et où la chanson qui passait m'a parue de trop. Une preuve de plus que Gaksital, c'est du grand art, et ce sur tous les plans !
Pour conclure, s’il est possible de conclure, Gaksital est une aventure. C’est un tour offert pour les montagnes russes. C’est un buffet de luxe, où la beauté des mets n’a d’égale que leur saveur. C’est une perle comme il est trop rare d’en trouver. Un pur chef d'oeuvre. Une drogue qui va vous manquer.
Vous allez adorer. Alors il ne vous reste plus qu’à vous lancer si ce n'est pas déjà fait !
~ Et vous, qu'est-ce que vous en avez pensé ? ~