Bad Guys (나쁜 녀석들)
Drama coréen
Période de diffusion : 4 octobre 2014 - 13 décembre 2014
Episodes : 11 (70 min)
Genre : Action, Thriller, Policier, Crime
Casting :
Kim Sang Joon as Oh Gu Tak
Park Hae Jin as Lee Jong Mun
Jo Dong Hyeok as Jung Tae Su
Ma Dong Seok as Park Wong Cheol
Gang Ye Won as Yoo Mi Young
~ L'histoire ~
Lorsque la fille du chef de la police est tuée, celui-ci est prêt à tout pour résoudre l'enquête. Face à l'impossibilité de faire face à l'aide de la justice traditionnelle, il fait appel à Oh Gu Tak, surnommé Mad Dog, ancien policier dont la fille a aussi été assassinée plusieurs années auparavant.
Tous deux font sortir de prison trois criminels, un tueur à gage, un chef de gang et un sérial killer de génie. En apparence rien ne les lie... mais à la frontière entre homme et bête, entre justice et violence... la vérité se cache, tapie sous les mensonges.
~ Mon avis ~
8/10
Sombre, sexy, sanglant (et flouté), Bad Guys délivre de l’action, de l’horreur et des frémissements. Thriller efficace, Bad Guys m’a surtout fascinée dans sa manière de me faire m’attacher à des personnages franchement controversables, tout en ne les changeant jamais en agneaux gentillets. C’est un peu bête à dire, mais la balance est vraiment dure à trouver et à tenir et s’il y a bien une chose dans laquelle Bad Guys a excellé : ça a été de faire des bad guys… des bad guys.
Dans les dramas, en général, les méchants sont méchants, les gentils sont gentils. Parfois on navigue dans les zones de gris, mais en général, on est rarement dans un noir aussi complet que celui que ce drama peint durant l’intégralité de ses 11 épisodes.
En deux minutes, les personnages me plaisaient déjà – du moins, ceux de nos prisonniers – et les autres m’intriguaient fortement. Et puis commence à se dérouler l’histoire, d’abord dans un système un peu épisodique : un épisode / une enquête, avant qu’en trame de fond se dessine une histoire beaucoup plus tragique. Ce qu’il y a de dingue, c’est qu’on ne devine rien avant l’avant dernier épisode, et même quand on pense avoir tout compris – et qu’on réalise qu’on a raison dans le dernier épisode – on nous balance quand même tellement de tension et de suspens qu’on halète jusqu’au bout. Jusqu’à la dernière seconde, je ne savais pas comment ce drama allait se terminer, et pour ça, chapeau Bad Guys (et double chapeau même, parce que la boucle finale est juste parfaite : revenir comme ça sur le seul mystère laissé non éclairci…).
Une chose est sûre, ça n'y va pas de main morte. Meurtriers en série, trafic d’organes, mafia de Séoul, tueurs à gage, snipper infiltrés : vous êtes bon pour du crime et du lourd ! Mon petit reproche, est que pour les enquêtes « épisodiques » disons, il y avait un peu un manque d’imagination. Entre le remake du film de Tom Cruise, Jack Reacher, et l’écho avec la série Sherlock de la BBC j’étais un peu déçue. Mais bon, on passe vite outre parce qu’avec onze épisodes, pas le temps de s’attarder sur les enquêtes de bas étage : l’intrigue qui lie nos personnages est beaucoup plus prenante et originale.
J’ai adoré que CHAQUE personnage aie son moment, son développement, et que dans cette équipe, ils soient tous à égalité. Ce n’était pas gagné, mais le pari a été relevé avec brio (coté masculin). Car il y a bien un autre reproche que je voudrais faire à ce drama : ses personnages féminins. Entre les victimes de sérials killers, la femme « qui doit être protégée », la femme « qui trahit pour de l’argent »… et bien sûr la seule « héroïne », fade et sans charisme, prête à tout pour satisfaire son ambition… On va dire que ce drama n’était pas ce que j’appellerais un drama paritaire. Est-ce que ça m’a gênée ? Pas tellement. Ca manquait probablement, mais le quatuor principal a tellement de prestance qu’au fond… on aime bien que ce soit comme ça : de la bromance pure et dure.
Oh Gu Tak, Mad Dog, joué par Kim Sang Joon, est des quatre celui qui m’a posé le plus de problèmes. Déjà, il crache tout le temps sans raison (« non mais si, ça fait badass » ?). Surtout, j’ai trouvé son jeu un peu trop forcé, comme s’il avait du mal à trouver son personnage. Il manquait une forme d’intensité, et ça m’a un peu gênée, sachant qu’il était quand même un peu le personnage principal. Je l’ai préféré dans d’autres rôles, et notamment ses rôles de gentil. D’ailleurs, dans les flashbacks avec sa fille, il a une meilleure tête et cet air avenant lui va beaucoup mieux ^^ Est-ce que pour autant il est mauvais ? Non, pas du tout. J’ai juste eu une sensation de décalage que j’ai trouvée dommage, même si elle ne m’a pas trop bloquée pendant le drama. C’était un peu un défaut de Bad Guys : surjouer l’air mystérieux.
Et alors pour le coup, Lee Jong Mun, joué magistralement par Park Hae Jin, gagne la palme d’or. Je crois que j’ai rarement vu un personnage principal, si charismatique… parler si peu. Avec sa frange devant le visage, on ne voit qu’un seul de ses yeux, mais qu’est-ce qu’il peut en dire des choses avec cet œil ! Cette intensité ! Et l’avantage d’un personnage qui parle peu, c’est que lorsqu’il dit quelque chose, on est quatre fois plus attentif à ce qu’il raconte. Lee Jong Mun est un être économe de tout, qu’on sent perdu, toujours là mais en même temps, toujours un peu ailleurs. Serial Killer condamné à perpétuité, diagnostiqué psychopathe, mais également pur génie (n'oublions pas où nous sommes : dans un drama ^^), il est incapable de se souvenir des meurtres qu’il a commis. A chaque épisode, Bad Guys nous fait faire des allers retours « non, il n’a pas commis ces crimes. Ah. Si peut-être. Non, mais non, impossible. Quoique… Mais on est dans un drama ! C’est obligé qu’il soit innocent ! En même temps… ce serait drôlement dramatique s’il était coupable… Alors ? Quoi ? » et jusqu’au bout, impossible de savoir. On a toutes les hypothèses, les possibilités dans la tête, et au fur et à mesure que son histoire se dévoile, on va de surprise en surprise, de déceptions en soulagements, de frustrations en craintes. Park Hae Jin est magistral, parce qu’il faut de la retenue pour jouer pareil personnage, l’incarner et le garder crédible avec aussi peu de mouvements, de texte et d’action à porter.
L'identité dans Bad Guys, passait aussi grandement par l'action. Le réalisateur s’est vraiment attaché à garder l’identité de chacun, y compris au niveau du combat. Du début à la fin, chacun à une véritable personnalité dès qu’il s’agit de se lancer dans une baston, et la place un peu particulière de Jong Mun étoffait vraiment son personnage. Contrairement aux autres qui pouvaient se tirer d’affaire seul, Lee Jung Mun était beaucoup plus vulnérable [SPOIL] (enfin à peu près ^^ la scène de l’électrochoc restant mémorable). [/SPOIL] Il y a eu un gros travail là-dessus : sur la manière dont se battre ensemble pouvait lier les personnages. C’était d’autant plus flagrant avec le duo Wong Cheol / Tae Su. Oh Gu Tak était plus en retrait [SPOIL] sauf peut-être dans la scène où Lee Jong Mun l’électrifie alors qu’ils pourchassent le docteur. J’ai trouvé qu’elle dégageait tellement de sens : ils ont bâti une fragile confiance dans leur équipe, et cette confiance repose sur le fait de savoir que l’autre, quoiqu’il arrive, couvre vos arrières. Le fait de ne plus pouvoir lui faire confiance, ne plus pouvoir se sentir protégé par Gu Tak le pousse à s’écarter comme il peut (et je crois que c’est vraiment la place qu’avait Lee Jong Mun dans ce groupe : le protégé. Parce qu'ils ignorent s’il est vraiment un tueur ou non, ces hommes qui ont salis leurs principes, tué, frappé, commis des crimes sans se repentir, se sentent inconsciemment le devoir de protéger celui qui dans leur groupe... n’a finalement pas sa place. C’était un joli équilibre et j’ai vraiment été triste de le voir brisé, même si ce n’était que pour mieux se reconstruire). [/SPOIL]
J’ai failli parler de lui en premier, mais ça n’aurait pas trop suivi la logique du drama. Pourtant, quelle présence ! Déjà, dans King of Baking, Kim Tak Goo, il avait cette présence classe d’homme de main sombre à l’âme divisée… quel plaisir de le voir dans un premier rôle ! Jo Dong Hyeok est un monstre de charisme. De tous les personnages, Park Tae Su est le plus indubitablement criminel. Tueur à gage froid et méthodique, il a vécu sa vie en prenant celle des autres. Il m’a fallu environ deux secondes pour l’adorer. Pourtant, à aucun moment du drama, je n’ai essayé de lui trouver de bonnes raisons, des explications ou de lui pardonner ses crimes. Juste… son personnage m’a directement touchée, bien qu’il soit franchement un meurtrier sans scrupules. Il y a une violence dans ce personnage, une souffrance, une force… qui m’a happée durant tout le drama. Son intrigue personnelle est vraiment riche, et sa relation avec cette femme dont il a tué le mari est tout simplement magnifique. On ne verse jamais dans la niaiserie, et j’ai beaucoup aimé le dernier épisode à cet égard. De tous, il était probablement celui qui avait le plus à se faire pardonner, le plus à faire pour redevenir un homme. Je ne sais pas si l’on peut dire qu’il y est parvenu, mais j’ai admiré la volonté avec laquelle il avance tout du long. Et damn, ce qu’il était classe dans ses scènes d’action !
Enfin, Ma Dong Seok, dans le rôle de Park Wong Cheol ne m’emballait pas au début. Je le trouvais trop bavard – un peu étrange dans cette ambiance austère et silencieuse imposée par le drama – trop décalé, trop insouciant. Et puis je me suis retrouvée à l’adorer sans même m’en rendre compte. Il était attachant à ne savoir s'exprimer que par la violence de ses poings et à recevoir stoïquement tous les coups pour mieux les rendre : j’ai aimé la touche finale qu’il apportait au groupe. Il était pour moi la balance, le ciment qui liait le plus efficacement les personnages entre eux. On sent qu’au fond, Wong Cheol n’est pas si mauvais, qu’il a juste fait des mauvais choix, grandi à côté des mauvaises personnes. Mais ces actes, ces choix, il les a fait et il doit en payer le prix... et encore une fois, plutôt que d’essayer d’excuser les personnages, le drama ne prend pas de gants et dévoile le personnage à nu : ni bon, ni mauvais. Humains.
L'inspecteur Yoo Mi Young jouée par Gang Ye Won manquait atrocement de charisme à côté de tout ce beau monde, et s’en devenait presque tragique. Ils ont bien essayé de lui donner une histoire de côté, de lui donner de l’épaisseur en lui faisant prendre des bonnes et des mauvaises décisions, en la plaçant au cœur du conflit… et pourtant, rien n’y a fait. J’ai compris son personnage, et à défaut de la rendre charismatique, Gang Ye Won a su la jouer comme il fallait. Sauf qu'à aucun moment elle ne m’a investie. Globalement, j’avais plus envie de la faire disparaître que de la voir. Elle n’apporte vraiment rien au drama ce qui est bien dommage.
Commissioner Nam Goo Hyun (Kang Shin Il) n’apporte pas grand-chose non plus, mais qu’est-ce qu’il m’a fait rire. Cette idée d’en faire un spécialiste de la métaphore philosophico-existentielle était énorme, et cette façon qu’avaient tous les autres de lever les yeux au ciel, épique !
Je ne m’attarderais pas trop sur les autres personnages, pour le suspens, mais j’ai trouvé dommage certaines interprétations un peu trop caricaturées... [GROS GROS SPOIL] Notamment Oh Jae Won, joué par Kim Tae Hoon, dont j'ai su à l'instant où il est apparu à l'écran qu'il était non seulement lié à cette affaire, mais probablement derrière son ensemble... et j'avais raison. Ca m'a déçue d'avoir autant deviné avant que cela ne me soit révélé et c'est en grande partie à cause de son jeu outrancier qui... cramait sa couverture quoi. [/SPOIL]
Bad Guys a aussi excellé a mettre en place son ambiance grâce à cette instrumentale absolument épique qui accompagne tous les épisodes du drama. Je ne sais pas pour le reste, mais en tout cas, ce n’est pas de sitôt que cette mélodie va me sortir de la tête.
Que vaut donc Bad Guys ? Et bien le drama a beau être inégal, j’ai quand même passé un excellent moment devant, et il m’a passionnée jusqu’au bout. D'ailleurs, plus j'y pense, plus je me dis qu'il était bon.
Comme d’habitude, je déplore que les couteaux soient floutés, les faux organes aussi et beaucoup d’autres choses qui n’arrêtent pas de rappeler au spectateur que ce qu’il regarde est censuré... Lorsqu’on fait le choix de raconter une histoire pareille et que l’on accepte de la diffuser, il faut aller jusqu’au bout et s’en tenir à ce que l’on a prévu et arrêter de flouter tout et n’importe quoi ! (les tatouages ! Pourquoi flouter les tatouages ?)
Heureusement, les héros de Bad Guys ne sont pas floutés, et on peut les voir dans toute leur splendeur : sombres, et plus sombres encore. Entre hommes et bêtes, justice et vengeance, charisme et action badass : Bad Guys est un thriller haletant.
~ Et vous, qu'est-ce que vous en avez pensé ? ~